Apollinaire Le Bas

Chine, Pékin, Changping, le Palais des Faveurs éminentes du Tombeau Changling CHINE salle des Sacrifices du grand Tombeau des Ming


Inscription , au dessus et au dessous de la photographie, sur le support

CHINE
Salle des Sacrifices du grand Tombeau des Ming 


Commentaire

Le cliché du Palais des Faveurs éminentes a été réalisé dos à la Porte des Faveurs éminentes. On note un four à sacrifice sur le côté droit. Le léger décentrement pourrait être dû, à nouveau, à des contraintes de cadrage qui empêchent de photographier frontalement ces bâtiments pourtant parfaitement symétriques, suivant les principes de l'esthétique chinoise. Le célèbre photographe écossais John Thomson (1837-1921) réalisa également des vues similaires du site, mais plus tardivement, vers 1874.

Plusieurs personnages, sont disposés devant les portes du Palais mais on les distingue difficilement car ils se fondent dans les escaliers de marbre blanc du socle du temple et cette épreuve manque également de netteté dans les détails. Ainsi les animaux propitiatoires qui ornent les deux côtés du toit sont réduits à de vagues formes.

Le Bas a redessiné quelques nuages dans ciel qui devrait être uniformément blanc à cause du contraste et de la sensibilité au bleu de l'émulsion utilisé à l'époque (procédé au collodion humide).

Au delà du Palais des Faveurs éminentes (Ling en), dans la salle duquel l'empereur et l'impératrice régnants se recueillaient devant la tablette du défunt empereur, on atteignait un imposant tumulus qui renfermait les dépouilles de l'empereur Yongle et de l'impératrice Xushi. Il était ceint d'une muraille circulaire (baocheng) surmontée d'une tour de la stèle à son entrée. Devant la tour de la stèle, sur une table de pierre, étaient posés les cinq objets rituels (wugong) : un encensoir, deux chandeliers et deux vases de pierre.

Notons que le sanctuaire shintō Tōshō-gū, nécropole des shogouns Tokugawa 1 , situé à Nikkō, au Japon et d'inspiration chinoise 2 a une organisation spatiale assez similaire et fut largement photographié au xixe siècle.

Notes

1. Voir, par exemple, les séries sur Nikkō des albums de Suzuki Shin’ichi II (cf. Dubois 016) et de Stillfried and Andersen (cf. 11323 - 11424) conservés au musée Guimet et consultables en ligne sur le site.

2. Shintō, la « voie des dieux » en japonais et shendao la « voie des esprits » en chinois s'écrivent d'ailleurs avec les mêmes sinogrammes : 神道.


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Permalien pour cette notice

http://www.guimet-photo-japon.fr/notices/notice.php?id=400