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Felice Beato

Vue de Yokohama, depuis la colline française View from the French bluff [Vue depuis la falaise française]


Transcription modernisée

VIEW FROM THE FRENCH BLUFF.

IN the early days of the occupation of YOKOHAMA, the existence of such restraints as a broad Creek, the bridges of which were jealously watched—guard-houses on every commanding height, and the presence of strong bodies of troops, shewed a decided inclination on the part of the Japanese to renew the same exclusive policy and the same offensive espionage in the case of foreigners of other nationalities, notwithstanding the exchange of more liberal treaties, as had for so many years been pursued towards the Dutch at Decima, in the harbour of Nagasaki.

To the French is the credit due of having in 1863 first advanced across the canal and of having established themselves on the height overlooking the town and bay of Yokohama. Since then the hill has been neatly laid out with graveled walks and ornamental beds of flowers, and extensive Barracks and Coal Sheds have been erected at its base.

In 1864 a further move was made by the erection of temporary Barracks for English Troops, which barracks have always since been occupied by a body of seldom less than about a thousand men.

In 1865 a Rifle range of about two thirds of a mile long was completed in a valley still further from the settlement—where under the auspices of H. B. M. 20th Regiment several very sporting Race Meetings were held.

In the same year a further improvement was made to the comfort and healthfulness of the town of Yokohama by erecting cattle depots and places for slaughtering at Homoco, a small village near Mandarin Bluff, about two miles distant.

(Aide en cas de problème d'affichage des caractères japonais)

Traduction

VUE DEPUIS LA COLLINE FRANÇAISE 1

DANS les premiers jours de l'occupation de YOKOHAMA, l'existence de contraintes comme une large crique dont les ponts étaient jalousement surveillés, de postes de gardes sur toutes les hauteurs stratégiques et la présence d'un fort contingent de troupes, indiquait une tendance forte de la part des Japonais de renouveler la même politique d'exclusion et le même espionnage intrusif à l'égard des étrangers des autres nationalités malgré la signature de traités plus libéraux, comme cela avait été le cas pendant de si nombreuses années de celui envers les Hollandais de Decima [Dejima], dans le port de Nagasaki.

On doit aux Français d'avoir les premiers traversé le canal et de s'être installés sur la hauteur dominant la ville et la baie de Yokohama. Depuis, cette colline a été proprement aménagée avec des allées en gravier et des parterres de fleurs ornementales et de nombreux baraquements et des réserves de charbon ont été installées au pied de la colline.

En 1864, une étape supplémentaire fut franchie par la construction de baraquements temporaires pour les troupes anglaises, qui ont toujours été occupées depuis par une garnison rarement inférieure à un millier d'hommes.

En 1865, un champ de tir d'environ deux tiers de mile de long fut achevé dans une vallée un peu plus loin de la colonie où, sous les auspices du 20e Régiment de Sa Majesté Britannique, plusieurs rencontres sportives furent organisées.

La même année un aménagement supplémentaire pour le confort et le bien-être de la ville de Yokohama a consisté à l'installation d'enclos pour le bétail et d'abattoirs à Homoco [Honmoku], un petit village près de Mandarin Bluff, à environ deux miles.

Notes

1. Littéralement « la falaise française », aujourd'hui le quartier de Yamate appelé aussi Furansu yama (montagne française).


Commentaire

Dans cet album, les épreuves sont collées uniquement sur les pages de droite, et en vis-à-vis, sur la page de gauche est collé un grand cartouche imprimé contenant le titre et la légende de l'image. Ainsi, lorsque l'on examine une planche isolée extraite d'un album de Beato, la légende au verso de l'épreuve n'est pas celle qui correspond à l'épreuve mais celle de la photographie (absente) de l'épreuve suivante. Dans le cas de portraits il n'y a guère de confusion possible si l'on a, par exemple, la légende d'un portrait de geisha au dos d'un portrait de samouraï mais pour les paysages les moins connus cela a pu entraîner des erreurs d'attribution. Les textes, qui apparaissent dans les albums de Beato vers 1866 ont été écrits par James William Murray, un résident de Yokohama qui écrivit plusieurs guides de voyage populaires sur le Japon. Les textes de Murray rédigés pour Beato mêlent constamment une description assez précise des lieux avec un commentaire souvent condescendant ou emphatique rédigé dans un style oral avec des phrases très longues à la syntaxe approximative (nous avons conservé les lourdeurs et les maladresses du style dans la traduction française). Ils contiennent souvent des généralisations approximatives sur la civilisation japonaise.

Si les textes de Murray sont assez fatigants à lire, ils donnent des indications historiques contextualisées précieuses sur la vie quotidienne dans les concessions. Ainsi dans cette présentation de la ville de Yokohama qui ouvre l'album on ressent la tension toujours palpable entre les résidents occidentaux et le gouvernement japonais. Ses textes insistent régulièrement sur ce que les Occidentaux considèrent comme une mauvaise volonté du gouvernement japonais à appliquer les traités (qui leur ont été imposés par les Occidentaux) 1 .

Notes

1. La notice de cette épreuve date de 1866. Murray l'a mise à jour en 1868.


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Permalien pour cette notice

http://www.guimet-photo-japon.fr/notices/notice.php?id=285