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Apollinaire Le Bas

Chine, Pékin (Beijing), Murailles et Porte centrale de la ville Tartare CHINE Porte de la Ville de Pékin


Inscription , au dessus et au dessous de la photographie, sur le support

CHINE
Porte de la Ville de Pékin 


Commentaire

Apollinaire Le Bas, lieutenant de vaisseau de seconde classe de la Marine Impériale française, avait été envoyé en Orient pour rejoindre son poste de commandant d’artillerie sur la frégate Sémiramis en partance pour une mission au Japon depuis la Chine. Le Bas resta deux mois à Shanghai en attendant le départ pour Yokohama de la Sémiramis qui mouillait dans le port en eaux profondes voisin, Wusong, en aval de Shanghai à l'embouchure du fleuve Huangpu (黄浦江, littéralement « fleuve de la rive jaune »). Durant ce séjour, il eu l'opportunité d'aller visiter Pékin, situé à plus de 1200 km de Shanghai. Ses supérieurs connaissaient son talent de photographe, qui était mentionné sur son bulletin individuel de notes et c'est peut-être la raison pour laquelle il eut la possibilité d'entrevoir Pékin. Le Bas y séjourna entre le 15 et le 31 mai 1864 1 . Les quatre épreuves de vues de Pékin de cet album ne concernent que les pourtours de la ville qu'il n'eut peut-être pas l'occasion de visiter plus avant. Ainsi, il n'a pas photographié son monument le plus emblématique à l'époque, la pagode du ciel dont Felice Beato fit une superbe vue en 1860, alors qu'il couvrait la fin de la deuxième guerre de l'opium (1858-1860) au service de l'armée anglaise, Le Bas, comme ce dernier, a photographié une des portes fortifiées de la ville.

En 1864, rare encore étaient les photographes qui avaient pu photographier Pékin. Les photographies des portes et des murailles par Felice Beato, prises juste après l'arrivée des troupes anglo-françaises, sont vides de toute présence humaine alors que l'on note ici, au pied de la muraille, une délégation chinoise probablement venu accueillir la mission française.

Parmi l'équipage de la Sémiramis participant également à la visite de Pékin se trouvait un autre artiste français Alfred-Victor Roussin (1839-1919) alors secrétaire du contre-amiral Jaurès qui était également un peintre amateur. Roussin fit un croquis de la même porte 2 , dont il donna un titre plus précis que celui de Le Bas, permettant d'identifier cette porte comme étant la porte centrale de la ville Tartare. Cette porte aujourd’hui disparue se situait sur la muraille délimitant la ville Nord de Pékin appelée ville Tartare : l’une des trois parties que comptait la capitale à l’époque avec la Cité interdite et la ville chinoise 3 .

Notes

1. État des mouvements des bâtiments, correspondance du contre-amiral Jaurès au ministre de la Marine et des Colonies, 1864-1865, SHD, Vincennes, Cote : BB4 838.
Cité par : KESTELOOT Thomas, L’album de photographies de Jules Félix Apollinaire Le Bas conservé au musée Guimet : le rare témoignage d’un photographe méconnu, Mémoire d'étude (1re année de 2e cycle), sous la direction de Mme Dominique de Font-Reaulx, Paris, École du Louvre, 2015, p. 46.

2. ROUSSIN Alfred, Les murailles de la ville Tartare à Pékin – fortifications de la porte du centre, 1864, dessin, 19 x 28 cm, Service Historique de la Défense, Vincennes, Collections iconographiques.

3. Cf. KESTELOOT Thomas, L’album de photographies de Jules Félix Apollinaire Le Bas conservé au musée Guimet : le rare témoignage d’un photographe méconnu, Mémoire d'étude (1re année de 2e cycle), sous la direction de Mme Dominique de Font-Reaulx, Paris, École du Louvre, 2015 ; p. 47.


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