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Raimund Stillfried-Ratenicz (Baron von), 

Nikkō, la rivière Daiya


Inscription

NIKKO 317


Commentaire

Une vue de l'impétueuse rivière Daiya (大谷) qui se déverse en amont du lac de Chūzenji et sépare le village de Nikkō des mausolées de la famille Tokugawa. Le long temps de pose a transformé le bouillonnement de l'eau en une sorte de brouillard nuageux. L'écrivain et officier de marine français Pierre Loti (1850-1923) a laissé une superbe description de cette rivière dans Japoneries d'Automne :

« Une après-midi, je remonte le cours du torrent qui sépare le village de la ville dorée des morts, mais cette fois sur la rive opposée à celle des grands temples. Tout au bord du lit creux et profond où se démènent les eaux bruissantes, j'ai pris un sentier plein de campanules et de scabieuses le long du bois. Et il y a là partout des tombes très antiques, rongées de mousse, des Bouddhas en granit cachés sous les verdures jaunies ou effeuillées, des inscriptions en langue sanscrite qui doivent dater d'époques bien lointaines. Plus on s'élève, plus le torrent s'agite et fait tapage ; il bouillonne au fond de son abîme, sur un amoncellement de gros blocs d'un gris souris, qui sont tous ronds, tous polis et striés comme des dos de bêtes : on dirait des éléphants morts, effondrés en troupeaux au milieu de l'écume blanche. Des montagnes abruptes, très boisées, encaissent cette vallée de plus en plus ; elles montent dans le ciel verticalement, avec des cimes pointues, des dentelures excessives. 1  »

Notes

1. LOTI Pierre, Japoneries d’automne, Paris, Calmann-Lévy, 1889, p. 234.


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